dimanche 27 novembre 2022



Papa est devenu un lutin (2018)

Sur des plans de drone peu impressionnants, un papa au volant d’un SUV familial se plaint d’avoir louer un chalet beaucoup trop cher pis qu’avec toutes les bébelles qu’il paye à sa femme dont son épilation à l’électrolyse, qu’elle ne joue pas assez avec son pénis depuis qu’elle est enceinte de leur troisième. Elle lui répond que c’est dur de mettre un batte dans sa bouche avec toutes ses nausées matinales et qu’elle promet de faire mieux dans les prochains jours. Je ferais remarquer que cette discussion de papa et maman se déroule pendant qu’il y a un bébé et leur fille ainée, qui les écoutent, sur le banc d’en arrière. Donc, full efficace, le réalisateur nous fait comprendre en très peu de temps que le papa est un trou d’cul, qu’il considère sa femme comme une plote à cash pis qu’il s’en sacre que sa fille grandisse avec de si savoureux role models. 

 

Bref, la famille arrive au chalet avec une couronne de Noël faite avec des bouchons de liège accrochée sur la porte et la petite fille, avec un regard un peu vacant et un talent de comédienne contestable, est impressionnée par un escalier en bois rond qui mène à un lit à étage qui doit être full dangereux la nuit quand tu veux te lever pour aller pisser. Se plaignant qu’il n’y a pas de Wifi, devant sa femme ex-lofteuse qui a à peine mis une seule photo qui la relie au film sur son compte instagram, le papa continue d’être un méprisable individu. Leur petite fille déploie ensuite toute sa convainquance, et jette un sort à son papa. Ce dernier se lève le matin et comme le titre le dit, il est devenu un lutin mexicain nommé Pedro. Dafuq?

 

Et c’est là que le réalisateur déploie tout le génie drolatique de l’humoriste, qu’il a pris pour jouer le papa, en le laissant cabotiner pendant une bonne heure. Dans une scène interminable destinée à tuer le temps, le papa lutin et sa fille vont saloper la cuisine que la maman soumise va devoir nettoyer derrière eux. Il va ensuite essayer de noyer le bébé, visiblement traumatisé par l’expérience, dans un bol de toilette. Et pour finir, le lutin tentera de procurer du plaisir sexuel à la maman amatrice de roleplay, avec une cane en bonbon. La nuit se termine alors que le lutin promet à la tite fille qu’il va revenir l’an prochain, laissant le père redevenir un enfant de chienne le lendemain matin. Le film se termine avec la maman qui est devenue à son tour une lutine et avec la petite fille qui fait le plus horrible freeze frame de clin d’œil à la caméra. Fondu au noir radial sublime. Fin.

 

Faire l’exercice de faire un long-métrage par ses propres moyens est très louable et courageux. Attendre après les institutions financières gouvernementales pour financer son film peut être un périple pouvant briser des cœurs et rendre aigris. Par contre, la qualité en souffre toujours parce que nécessairement, à moins d’être un millionnaire, on dispose de moyens restreints pour mener à terme un projet. Et ça parait quand c’est cheap. Évidemment pour faire un film, ça prend un bon scénario. La prémisse de base du film n’est pas mauvaise. C’est l’exécution qui est pitoyable. Le manque de talent des comédiens est insurmontable, Utiliser ses propres enfants pour jouer dans le film va laisser un beau vidéo de famille au réalisateur. Mais, ça n’aide pas le film du tout alors que la pauvre petite fille, qui fait son gros possible, est fantastiquement mauvaise. Bref, il existe de ces films qui sont tellement mauvais qu’ils deviennent un plaisir à regarder et peuvent même devenir culte. « Papa est un lutin » n’est pas un de ceux-là. Le film est juste mauvais et pourrait cependant être présenté dans des cours à l’université comme exemple de ne quoi pas faire, puisque toutes les erreurs cinématographiques y sont présentes.

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