Noël tombe à pic / Falling for Christmas (2022)
Salut, Lindsay… Je ne connais pas beaucoup l’œuvre de ta vie mis à part avoir périphériquement vu l’extrait d’un film, qui passait dans les télés de la section électronique d’un Zellers de Lapocatière, dans lequel tu jouais deux sœurs jumelles, séparées à la naissance et qui grenouillaient pour reconstituer le couple parental. Je suis aussi un peu abstraitement conscient de tes subséquentes frasques de celebutante alors que l’alcool, les pelules et le trop beaucoup d’argent quand on est trop jeune ont fait de ton adolescence une constante mine d’or pour les paparazzis de tout acabit. Je suis content de voir que tu t’es enfin sortie de l’enfer de la vie d’enfant vedette et quoi de mieux pour se réhabiliter aux yeux de la plèbe que de sortir un film de Noël sur Netflix. C’est donc après une téméraire vasectomie que je me suis assis sur un sac de glace devant la TV en espérant trouver dans ton film, plus de vie que dans mes testicules.
L’intrigue : Lindsay, une jeune femme riche, privilégiée et vapide (rôle de composition), est la seule héritière d’un megacomplexe hôtelier d’une station de ski genre Bromont mais dans un climat magique où la port de la tuque et des mitaines n’est pas nécessaire. Lindsay, dont un million de tranches de concombre sur les yeux et une trâlée de maquilleuses de plateau ont lamentablement échoué de lui cacher les cernes et boursouflures de botox, se réveille le matin en se faisant nourrir du caviar à la cuillère. Oui, oui… on a compris. Tu es une riche biche. Son petit ami, une créature superficielle qui se révèle être un fort cabotin et pitoyable comic relief, veut booster son compte instagram en demandant Lindsay en mariage sur le top d’une montagne. Mais, oh, aléatoire tournure drôlatique, le couple se retrouve à dévaler la pente de ski chacun de leur bord comme si la magie du cinéma voulait séparer leurs destinées. Lindsay se pète la face contre un arbre, juste assez pour perdre conscience mais pas assez pour lui faire un millimètre de cicatrice dans le front. Son chum de son bord… Ben à partir de ce moment, on peut l’oublier. Il n’est plus important dans l’histoire. Étant genré fluide, il trouve l’amour anal en bas de la côte dans une cabane de pêche avec un vieux bonhomme aux bobettes sales. Oui, monsieur.
Lorsque Lindsay se réveille à l’hôpital, elle a naturellement perdu la mémoire. Personne dans ce village touristique de vingt habitants ne sait qui elle est. Le Shérif prend la décision légalement douteuse de la remettre aux mains de Jake, un criss de bon gars qui possède un modeste chalet-hôtel ainsi qu’une coupe de cheveux vagin dont l’impeccable frange ne ballotte jamais au vent de l’hiver. À partir de ce moment vous pouvez aller regarder « La belle naufragée (1987) » avec Goldie Hawn et Kurt Russell. C’est la même cristie d’histoire mais en fucking vraiment plusse bon.
Bref, il se passe tout ce quoi on s’attend d’un film du genre. Lindsay apprend la modestie et la générosité qu’elle avait déjà d’imprimer de façon inhérente dans son subconscient. Elle devient une bonne mère pour la trop souriante et gossante petite fille de Jake. Elle aide ce dernier grâce à sa personnalité pétillante à le relever de ses troubles financiers dûs à une surconsommation d’électricité et à rendre son chalet rentable. Et oui… Surprise! Lindsay tombe progressivement amoureuse de Jake, ce père veuf et travaillant au cœur grand comme l’univers. En bonus, y’a un genre de Père Noël louche qui s’amuse à jouer avec le destin des autres pour forcer des situations et ajouter des flocons magiques dans le ciel. Mais c’est full pas clair sa contribution réelle. Gagez-vous avec moi que quand Lindsay va retrouver la mémoire, elle va quand même choisir Jake plutôt que son trou de cul de fiancé.
Le bon : Le directeur artistique et son armée de poseux de guirlandes et lumières de Noël se sont donnés à fond la caisse. Il y a tellement d’ampoules d’allumées que je présume qu’ils ont dû construire une centrale nucléaire à côté du set de tournage. Bref. Ça look Noël en innocent, y’a pas à dire.
La brute : J’en ai écouté en criss des films de Noël. Je pourrais en réaliser les deux doigts dans le nez. Dans chacun des films que j’ai vu, il y a quelque chose à apprendre malgré les nombreux clichés du genre. Dans celui-là, il n’y a rien. Nada. C’est minable. Des jokes de Lindsay Lohan qui apprend à déboucher des trop récalcitrantes toilettes. Des blagounettes bien juteuses de Lindsay qui essaie de faire son lit toute seule. Des vomitifs bons sentiments mur à mur sans nuance.
Le truand. J’ai de l’empathie pour le pauvre monteur vidéo de cette bouse. Le pauvre dude qui est supposé envoyer de la fausse neige dans les fenêtres qui n’est pas capable d’être raccord d’une shot à l’autre. Des shots avec de la buée de bouche. Des « reverse » qui en n’ont pas. Des shots de monde qui font du ski devant un blue screen moins bien faites que dans « L’espion qui m’aimait » avec Roger Moore. Bref, une réalisation paresseuse avec un script écrit dans son char en attendant au service à l’auto d’un Tim Hortons.

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