Christmas in Rome / Noël à Rome (2019)
Voici maintenant le temps de commencer la saison des fêtes 2024 en combinant ma passion pour les films de Noël et pour les voyages. J’ai donc choisi de m’effoirer candidement dans le divan devant cette carte postale de Rome bourrée de clichés, gracieuseté de Hallmark, les kings des comédies romantiques cuculs mais néanmoins assumées.
L’histoire : Oliver, un riche quidam qui ne sait pas comment taper de façon réaliste sur un clavier de laptop, se fait envoyer à Rome par sa société de placement pour acquérir une compagnie qui fait des boules de Noël artisanales. Le bellâtre, qui surjoue maladroitement son désarroi tout au long du film, arrive donc à Rome et se perd immédiatement dans les rues parce que ça d’l’air que les chauffeurs de taxi italiens qui nous ramassent à l’aéroport, ne prennent même pas la peine de nous déposer à notre hôtel et nous drop n’importe où. En très peu de temps le film nous fait donc comprendre qu’Oliver trouve ça normal de travailler la veille de Noël, qu’il ne sait pas comment utiliser Google Map et qu’il n’est pas fichu de trouver un indigène romain capable de parler en anglais pour lui donner des directions.
Oh, mais! Providence pas arrangée avec le gars des vues pantoute! En sillonnant les rues de Rome à la recherche d’une quelconque aide et en ne regardant pas où il marche, Oliver fonce carrément dans une jolie fille qui s’adonne fortuitement à être justement une guide touristique américaine nommée Angela. Mais attention, cette dernière n’est pas une guide touristique habituelle. Elle ne tripe pas vraiment sur les attraits historiques de Rome comme le Colisée et le Panthéon. Ce qu’elle désire vraiment, c’est de nous sortir du trajet habituel de Trip Advisor et de nous faire « vivre » Rome dans toute sa passion et ses riches traditions obscures de Noël. C’est ben niché son affaire. Comme le hasard fait encore mieux les choses, Angela vient tout juste de se faire crisser à la porte de son agence pour avoir fait manger une pâtisserie à une cliente souffrante d’une allergie au gluten. C’est donc avec plaisir qu’elle accepte l’offre lucrative d’Oliver de lui servir de guide personnelle et ira même jusqu’à participer à ses réunions d’affaires. Mais surtout, elle lui fera comprendre que les Italiens font de la business de façon différente et qu’ils suivent supposément des coutumes ancestrales comme de faire des gâteaux aux fruits, de conduire dangereusement une Vespa dans les rues pendant deux plans de trois secondes et de pitcher des cennes dans la fontaine de Trévi. Et tout ça avant même de penser signer des contrats. Oliver qui est habitué à des négociations plus rapides à l’américaine, doit apprendre à se déconstiper et tombera non seulement sous le charme de la ville mais aussi sous celui d’Angela qui a su si bien l’aider à déposséder un vieil homme de sa shop familiale. Faque c’est ça… La dernière demi-heure du film est là pour nous expliquer que c’est pas facile les amours à distance pis que les coups de foudre arrivent toujours quand quelqu’un nous rentre dedans dans la rue après avoir théâtralement tenté de pogner du WIFI avec son cellulaire.
Le bon : Rome, ça d’l’air chouette. La directrice artistique de Noël a fait sa job. Il y a une présence de sapins de Noël dans 88.3% des shots du film.
La brute : Aucune chimie entre les deux amoureux du film. Encore une fois le cliché style roman harlequin, avec une pauvre fille passionnée, beurrée avec un pouce de make-up, qui finit par se pogner un riche mannequin de catalogue Sears avec zéro rizz. Le film est aussi shooté comme un téléroman avec des fondus au noir entre des scènes. Ça devait être là qu’il y avait des annonces quand ça passait à la TV.
Le truand : Le vieil Italien qui possède l’atelier de boules de Noël est joué par Franco Nero, l’acteur original de Django de 1966. Mais le dangereux et icônique pistolero n’est aujourd’hui qu’une épave de lui-même, les yeux cernés d’une teinte maladive de rouge et empreints d’une tristesse latente provenant de la réalisation que sa carrière en est rendu là, dans les bas-fonds d’un film Hallmark.
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