lundi 25 décembre 2023


Silent Night (2023)

Ayant été gros fan des films hongkongais de John Woo dans les années 90 et franchement déçu de sa carrière post 2000 depuis qu’il travaille pour Hollywood, mes attentes étaient vraiment très basses lorsque je me suis effoiré dans le divan pour checker son dernier nanar: Silent Night. Le film met en vedette l’acteur Joel Kinnaman qui n’a jamais réussi à faire de quoi de bon depuis la série « The Killing » et qui pourtant semble être poussé par des producteurs pour qu’il devienne en vain quelque chose. J’imagine qu’il ne doit pas coûter cher puisqu’il ne vaut pas cher…

 

L’intrigue : Brian Godlock (Kinnaman) est un quidam pas chanceux qui le jour de Noël est victime, lui et sa famille, d’un drive-by par des gangs de rues mexicains qui se tirent dessus à qui mieux mieux dans une banlieue tranquille de Los Angeles. Alors que toute sa famille chillait tranquillement devant leur bungallow, le jeune fils de Brian se mange une balle perdue et crève. Brian capote et décide de poursuivre à la course les gangbangers en voiture et se fait finalement tirer une balle dans la gorge pour sa peine. Il survivra à sa blessure mais sera désormais muet. À sa sortie de l’hôpital, Brian rentre à la maison avec sa femme qui ne semble pas avoir beaucoup de peine malgré la perte de leur fils. On ne comprend pas pourquoi sa femme décide de lui texter pour communiquer avec lui. Ce n’est pourtant pas elle qui est rendue muette. On finit par se rendre compte que voilà tout le concept du film : Personne ne parle. Tsé… Silent Night, yo! C’est un film muet. 

 

Après avoir folâtré un tantinet avec l’alcoolisme, Brian prend la décision douteuse, en gribouillant peu subtilement sur un calendrier, qu’il va s’attaquer aux méchants Latinos au Noël prochain. Il ne lui reste qu’à peu près 9 mois pour devenir une machine à tuer, parce que là on est déjà rendu à Pâques selon le fameux calendrier. Mais contrairement au Punisher, qui avant de se faire tuer sa famille, avait eu une longue carrière militaire dans les forces spéciales, Brian est un nobody qui décide de regarder des tutoriels sur youtube pour apprendre le maniement des armes. On passe la première moitié du film à regarder un montage de Brian en train de faire des push-ups, de se pratiquer à faire des beignes avec un muscle car et d’aller au gun range pour apprendre à tirer du powpow. Sa femme décide enfin de le crisser là avec un texto. Noël arrive enfin. Brian va se recueillir une derrière fois sur la tombe de son fils en y installant un train électrique jouet alors qu’il ne semble pas y avoir de prise de courant dans les environs. Le réalisateur est un vieux Chinois de 77 ans. On lui pardonne les incohérences.

 

Boum. Brian attaque le quartier général des vilains Latinos. Il grimpe les étages de la tour en croisant plein de bandits full accommodants qui se laissent facilement tuer au ralenti. Dans son penthouse au sommet, malgré la fusillade et les explosions, le boss des méchants danse paisiblement avec sa blonde héroïnomane sur la musique électro-industrielle de Claire Boucher, la femme d’Elon Musk. Le décor de Noël est hyper psychédélique avec des jeux de lumières digne de Terra Lumina. Ce sont des goûts artistiques fucking weird pour un boss de cartel avec des tatous laites dans face et un wife beater blanc. Brian a de la difficulté à se rendre au dernier étage parce que la blonde dopée du boss décide de finalement prendre les choses en main et de l’arroser avec un genre de uzi. Pis là, sorti de nulle part, aux antipodes d’un dur-à-cuire, y’a le chanteur Kid Cudi qui vient aider Brian en tirant du double 9mm comme Chow Yun-fat dans « A Better Tomorrow ». Bref, du gros n’importe quoi. Tout le monde meurt à la fin en hallucinant des flashbacks d’une vie meilleure dans le reflet d’une boule de Noël géante. 

 

Le bon : Quelques secondes par-ci par-là sont cool dans le film. Des moments d’ultra-violence bien foutus dans un océan de clichés. Mais on est très loin du style et des chorégraphies de « Hard Boiled » et « The Killer » qui ont fait la renommée de John Woo.

 

La brute : Dans un film muet où toutes les émotions devraient passer par le jeu des acteurs et les expressions faciales, John Woo ne brille vraiment pas. Il ne sait pas comment diriger son monde. Tout le monde est mauvais et surjoue. Les bandits sont caricaturaux. La direction d’acteurs n’a jamais été le fort de Woo et lorsque personne n’a de lignes de dialogues, ça parait davantage. 

 

Le truand : Joel Kinnaman tout comme Jai Courtney et Sam Worthington, est le genre d’acteur qui se fait mettre dans plein de films d’action, de super-héros ou de reboots alors qu’il n’a pas le talent ni le charisme pour être un acteur principal. Parfois, par une extraordinaire chance, ces gars-là réussissent à s’immiscer dans un bon projet mais en gros, leurs filmographies sont des montagnes de bouse. Ah, misère! Kinnaman dans le reboot de Robocop, Courtney dans le reboot de Terminator. Worthington dans le remake de Clash of the Titans. Vous me suivez?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire