mercredi 18 décembre 2024


 Les joyeux gentlemen/ The merry gentlemen (2024)

Comme je travaille tout le temps ces temps-ci et que je ne prends pas soin de ma blonde, je l’ai laissé me convaincre de regarder avec elle cette comédie romantique de Noël mettant en vedette une actrice pas super bonne et des Chippendales en chest rasé. Pour mieux me faire avaler cette pilule insipide, ma blonde et ses fantaisies me laissèrent donc parler à voix haute pendant le film et émettre beaucoup de soupirs de d’exaspération.

 

L’histoire : Après s’être fait crisser à la porte de sa troupe de Broadway, Ashley, une danseuse pas tout à fait flexible de french cancan, retourne évidemment dans son patelin de jeunesse à la campagne pour le temps des fêtes. Elle y découvre que malheureusement le bar à spectacles de ses parents est en train de faire faillite. C’est à l’entrée de l’établissement qu’Ashley a maille à partir avec un trottoir non-adhésif et glisse circonstanciellement dans les bras de Luke, joué par un Chad Kekchose Murray en tentative de renouvellement de carrière. Luke est le charpentier local et aussi le digne propriétaire d’une coupe de cheveux qui ne peut être définie que comme un savant mélange entre une perruque de crinière de lion d’halloween et de ce qu’un modeleur 3D a qui on a limité le nombre de polygones pourrait sculpter sur la tête d’un personnage secondaire de jeu vidéo.

 

Pleine d’une seule bonne idée, Ashley décide de monter un spectacle sexy de gogo boys pour amasser les fonds susceptibles de sauver le bar de ses parents. En trente secondes, Ashley convainc Luke, qui prétend ne pas savoir danser, de se déshabiller sur scène et de se trémousser à moitié à poil devant une dix-huitaine de clientes pas achalées. Il est vite rejoint par le barman toujours béat, le cuisinier lambda du casse-croûte local, le chauffeur de taxi surexcité et le sexagénaire encore en forme du coin pour former des chorégraphies pseudo-cochonnes peu inspirées et très clichées qui font néanmoins mouiller les tites madames bucoliques.   

 

C’est donc sans difficultés ni péripéties qu’Ashley va amasser, à coup de spectacles à guichet fermé, les fonds nécessaires pour sauver son bar. Et de plus, SURPRISE! Luke qui dit quarante fois dans le film qu’il n’aime pas les filles de la ville, va tomber éperdument amoureux d’Ashley et va même se cacher caricaturalement derrière le comptoir du bar pour entendre cette dernière confesser son amour réciproque pour lui devant ses parents. Et pour finir, même si Luke a dû pratiquer tous les jours une danse sexy différente pour les soirs de spectacles, ça ne lui a pas empêché de travailler un gros tronc d’arbre pour confectionner une longue table artisanale sur laquelle toute la famille d’Ashley, mais pas la sienne, va festoyer le soir du réveillon. Fin.

 

Le bon : La traduction française est horriblement savoureusement. Jamais des mots en anglais n’auront été aussi délectablement mal prononcés. Les Français qui sont pourtant à quinze minutes de l’Angleterre réussissent à mettre la lettre « Z » quelque part dans le mot « Rhythm » alors que visiblement ça s’écrit pas comme ça.

 

La brute : Maudit que c’est pas super bon. Tsé… Ça se veut un « The Full Monty » des pauvres, version rack de DVD de Pharmacie Jean Coutu. Aussi, portez une attention particulière aux baisers entre Ashley et Luke. C’est ben beau le règlement du « pas de langues » mais y’a tout de même une petite dose de weirdness dans l’exécution, me semble.

 

Le truand : Après avoir regardé pendant une heure et demie une gang de dudes flexibles se dandiner avec leurs pectoraux d’acier et leurs barres de Caramilk en guise d’abdos, c’est sûr que ma blonde me regardait de travers, moi et mon début de bedaine de bière. Soyez prévenus.

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