jeudi 12 décembre 2024


 

I’ll be home for Christmas (2016)
Vingt-cinq ans auparavant, jouer le rôle de la fille la plus plate et la moins dégourdie sexuellement du film American Pie n’a malheureusement pas été un tremplin fulgurant pour la carrière de l’actrice Mena Suvari. Pour l’encourager, j’ai donc décidé de me taper ce petit film de Noël, dans lequel elle est devenue une véritable madame, pour voir si elle possède les mêmes yeux tristes de toutes celles qui n’ont pas vu leurs carrières fleurir avec le temps mais plutôt tomber dans les oubliettes de la pop culture.
L’histoire : Mena joue le rôle de Jackie, une avocate et mère monoparentale de Gracie, une fillette de dix ans dont la voix en français a été doublée par quelqu’une d’au moins le double de son âge et qui ne se soucie jamais de faire fiter les dialogues avec le mouvement des lèvres. Jackie a une vie bien rangée avec son chum qui est un riche banquier contrôlant qui l’embrasse seulement sur les joues et qui commande pour elle au restaurant. Après douze secondes, on sait déjà que le dude va se faire domper pendant le film. Surtout que Jackie a un soudain coup de foudre pour Mike, un enquêteur de police baveux qui tente de la courtiser après l’avoir traité de folle et voler sa place de stationnement devant le palais de justice. Bad boy’s rules!
Survient alors Jack, le père absent de Jackie (Oui oui, Jack et sa fille Jackie… De la grosse imagination de la part de la scénariste du film) qui revient en ville pour les funérailles d’un ancien collègue. Jack est un ex-flic et aussi le réalisateur du film qui s’est donné lui-même le rôle d’un criss de bon Jack. Full méta. Donc, Jack est un homme de son époque, veuf, jamais à la maison à cause de son travail et mauvais pour exprimer ses sentiments sauf quand il parle à voix haute à son chien adoptif assis dans les marches d’une taverne. La chemise déboutonnée en hiver et opiniâtre professionnel, l’homme tente maintenant de reconnecter avec sa fille et devenir un bon grand-père pour Gracie.
Et là, se succèdent un paquet de péripéties propres à un film de Noël. Avec l’aide de son grand-père, Gracie décore à outrance la maison familiale en mangeant des biscuits en cachette. Jack adopte un vieux chien de police à la retraite comme lui et capture un pickpocket qui sévit au marché de Noël. Jackie découvre que la famille de son petit copain sont des banquiers crosseurs voulant faire fermer l’ancienne caserne de pompiers devenue soupe populaire pour les sans-abris. Cette dernière finit par switcher de chum et tomber en amour avec Mike l’enquêteur, qui est en fait un maudit bon gars qui aide à faire la vaisselle sans qu’on lui demande mais qui lance des frisbees tout croche. Et pendant tout ce temps, la meilleure amie de Jackie, dont on a oublié le nom mais qui est quand même la plus cute du film, fait de la parapsychologie à deux cennes à plusieurs moments en buvant des lattés pour emporter. Père et fille finissent par faire la paix avec le passé, à la grande joie d’une fillette qui dort toujours avec ses boucles d’oreille.
Le bon : Ce n’est pas le pire film de Noël que j’ai vu. Ce n’est pas un chef-d’œuvre non plus. Mais au moins il y a des moments sympathiques et tous les codes du genre sont respectés. Et j’imagine que lorsqu’on est une fille qui n’a pas connu son père ou si on est un vieux grincheux au bon cœur qui a fait passer le travail avant la famille toute sa vie, il y a moyen de ressentir de l’empathie pour les personnages. À voir avec de jeunes enfants. Y’a un chien tannant dans le film pour alléger le tout. Anecdote : James Brolin, l’acteur qui joue Jack et qui est aussi le réalisateur, est le père de Josh Brolin. Il y a effectivement un air de famille.
La brute : C’est un film tourné pour la télévision. Il n’y a pas grande recherche ni trouvailles au niveau visuel. La doublure en français est atroce et n’apporte aucun charme. À regarder en anglais.
Le truand : Il y a une scène transcendante dans laquelle Mike l’enquêteur séduit Jackie l’avocate en lui montrant comment clouer un clou avec un marteau. On ne sait pas si c’est juste le cas d’une scénariste qui ne s’est pas beaucoup forcée ou si pour elle, cela constitue véritablement un moment romantique…

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