lundi 26 décembre 2022



Bach et Bottine (1986)

Salut feu André Melançon… Probablement que tu ne te rappellerais pas de moi. Tu es venu une coupe de fois dans ma classe quand j’étais en cinquième année du primaire à l’école Lajoie pour faire tes pré-castings. Dans ce temps-là, habiter à Outremont ne voulait pas nécessairement dire que l’on était riche, surtout dans le coin de l’avenue Van Horne proche de la track de chemin de fer. Bref, à l’école Lajoie et Querbes, les ti-culs parlaient un bon français pis c’est là que tu venais chercher ton monde pour les contes pour tous. Tes films et aussi les autres produits par Roch Demers ont marqué ma génération et ça faisait à peu près 35 ans que je n’avais pas vu « Bach et Bottine ». Je vais maintenant en faire la critique humoristique mais sache que c’est un excellent film, avec une solide réalisation et un pacing impeccable.

 

L’intrigue : Une fillette orpheline un peu beaucoup zoofolle se fait domper chez son oncle par sa grand-mère, visiblement trop jeune pour se ramasser à l’hospice. L’oncle, un homme souffrant de pré-calvitie et possédant des yeux tristes hantés par le célibat involontaire, est un obsédé du compositeur Bach. NON! Pas Sebastian Bach, le chanteur de Skid Row. Ça aurait été trop cool. Faque, l’oncle, un individu taciturne, jouant de l’orgue, l’instrument le moins sexy de tous les temps, voit son monde chavirer par l’arrivée de Mahée et de sa moufette dans son austère demeure du quartier genre Montcalm.

 

L’oncle, qui est un grand fan d’Orange Crush, tentera avec l’aide d’un Jack Robitaille au look pédo de trouver une famille d’accueil pour Mahée. Car voyez-vous, on passe le trois-quart du film à bien nous faire comprendre que ce dernier n’est pas à l’aise avec les enfants, ni Mahée ni le petit voisin d’en bas, Harry Marciano, qui était dans ma classe de sixième et qui semble aujourd’hui être le digne boss d’un bar à Tapas. Excellent choix Harry! Ce n’est vraiment pas une règle générale que les enfants vedettes des « Contes pour Tous » ont eu des carrières phénoménales par la suite.  Par contre, j’ai rencontré dernièrement mon kick d’enfance, la fille avec de la neige sur l’épaule dans la « Guerre des Tuques » pis elle est encore crissement chicks.

 

Bref, le film qui se passe autour des semaines de congés de Noël, se termine bien. Duh! L’oncle apprend à vivre avec l’excentricité de Mahée et de sa ménagerie. Il finit par lui trouver une famille d’accueil mais se rend rapidement compte que le départ de la gamine laisse un trou béant dans sa vie plate. Tout est bien qui finit bien alors que l’oncle décide finalement d’adopter Mahée et de commencer une relation charnelle avec une collègue de travail. Fin.

 

Le bon : Je l’avais vu enfant, à l’époque où je n’étais pas un cinéphile et donc n’avais pas apprécié le film à sa juste valeur. Aujourd’hui, je suis capable de dire que le film est très bon dans son genre. Il y a un paquet de scènes vraiment bien pensées avec des sous-textes intelligents. La psychologie des personnages est parfaite. L’enchaînement des scènes est maîtrisée. Bravo. Je ne l’avais pas vu comme ça quand j’étais kid. Mais aujourd’hui, alors que j’essaie moi-même de devenir réalisateur de films, j’en tire quelques leçons.

 

La brute : L’oncle n’est pas très charismatique. Oui je comprends qu’il doit être un personnage terne qui passe à côté de la vie mais il y aurait peut-être eu le moyen de le trouver plus le fun quand même voir sympathique. Mahée Paiement, par contre, livre une bonne et touchante performance.

 

Le truand : Fun fact. J’ai vraiment voulu que Mahée Paiement incarne un rôle dans mon film « Farador » mais elle a gentiment décliné. J’aurais vraiment aimé ça travailler avec elle mais j’avoue n'être pas mal qu'un gros nobody faque je ne peux pas ben ben lui en vouloir. Haha… 

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