mercredi 14 décembre 2022



Mariage sous la neige / Christmas Wedding Planner (2017)

C’est en buvant un pas très bon « maintenant je comprends pourquoi il était en spécial » moût de pomme au litchi, que ma blonde et moi ont essayé de tolérer un roman Harlequin en film. Une œuvre cinématographique en-dedans du commun avec ses acteurs de soap opéra et son scénario prévisible et bien assez hétéro-normatif pour faire mouiller les mégères qui boivent du Baby Duck ontarien dans leur bain. Dans cette utopie catholique, toutes les femmes ont le même fer à cheveux pour se faire des frisettes latérales et tous les hommes se font la barbe au clipper lame #3, juste assez long pour avoir l’air abstraitement de bad boys et juste assez court pour que ça demeure assez propre pour les belles-mamans. Dans ce fantasme insipide pour divorcées de Neuchatel dans la quarantaine, l’hiver n’est pas froid et les chaumières sont commanditées avec des décorations Arteq.

 

L’intrigue: Kelsey, une adepte du soliloque et aussi la seule brunette dans une famille de blondes, est une arrangeâtrice de mariage qui doit arrangeâtrer le mariage de sa cousine Emily, dulcinée de Todd. Jusqu’ici, ce n’est pas très complexe. On nous montre très bien les étapes de la préparation du mariage qui doit avoir lieu, pour aucune bonne raison, à Noël. Kelsey aide Emily à choisir sa robe. Elle doit gérer les demoiselles d’honneur. Pour la bouffe, elle fait affaire avec Marty, un ami cuisinier et mannequin de Sears à qui on a crissé une paire de lunettes pour tenter de lui donner un air intelligent comparable au processeur d’un Intel Pentium 66. Bref, tout va bien. Sauf que…

 

Connor (prononcé « connard » par la traduction française) arrive à la pré-cérémonie d’ouverture du mariage (je ne sais pas comment s’appelle la chose avec les présentations) avec son manteau plein d’une neige à la consistance du fromage en grains, qu’il secoue sur le tapis. Connor, un gros douchebag qui fait des push-ups avant chaque scène pour faire gonfler ses veines de biceps, est l’ex d’Emily et est perçu comme une menace pour le mariage. Ce sera donc le mandat de Kelsey de surveiller de près Connor pour l’empêcher de semer la pagaille. Mais attention! Connor est co-propriétaire d’un restaurant qui sert du homard au déjeuner et aussi, bien sûr, ni plus ni moins qu’un peu subtil détective privé. Kelsey apprend donc que l’arrivée de Connor n’est pas due au hasard. Ce fin limier restaurateur a pour mission d’enquêter subrepticement sur Todd pour s’assurer que ce dernier n’épouse pas Emily que pour son argent. 

 

Comme c’est basé sur un roman savon, vous devinez la suite. Kelsey va tomber amoureuse de Connor. Ensemble, ils vont découvrir que Todd a commis effectivement un faux-pas chez les riches bourgeois, c’est-à-dire, mettre enceinte une femme de ménage employée de la famille et garder ça hush hush. Emily va annuler son mariage avec son crotté de fiancé et ça va lui prendre à peu près vingt-deux secondes pour oublier son outrage et retrouver le sourire. Puisque Kelsey a su si bien organiser la cérémonie et louer l’église avec son curé, Connor en profite pour faire une économie et la demande aussitôt en mariage avant que la bouffe ne se perde. Kelsey accepte et se téléporte dans une robe de mariée sortie de nulle part. Kelsey et Connor s’embrassent sous le regard vide d’Emily, qui ça ne lui dérange pas une cristie de cenne de s’être fait hijacker son mariage. Fin.

 

Le bon : Ce film m’a permis de découvrir que ce n’est pas tous les produits de la cidrerie Michel Jodoin qui sont bons.

 

La brute : Pour faire paraître Connor encore plus musclé qu’il ne l’est déjà, le département costume l’a doté d’une garde-robe une taille trop petite pour lui. Il a tout le temps l’air pogné dans son linge. Déjà qu’il n’avait pas l’air vite vite à la base, criss qu’il a l’air innocent.

 

Le truand : Le pauvre « acteur », qui joue l’ami cuisinier de Kelsey, semble autant mystifié par la création d’un nœud avec un ruban de cadeau de Noël que si il avait été en présence du pendule de Foucault. Personne dans l’histoire du cinéma n’a aussi lamentablement taponné une boîte d’emballage.

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