mercredi 18 décembre 2024


 Notre tout petit secret / Our little secret (2024)

Une gentille personne diagonalement dans mon entourage m’a dit que le dernier film de Noël avec Lindsay Lohan sur Netflix était bon. Cette personne est à partir de maintenant frappée de proscription et n’a plus le droit de m’adresser la parole sauf via ma blonde car dorénavant cette dernière sera notre seul point en commun. La seule chose qui m’a permis de rester réveillé pendant le film était le fait que j’étais assis parterre sur le plancher dur du salon. 

L’histoire : Lindsay Lohan, ayant l’air dans la quarantaine à cause d’un niveau maximal de botox, joue le rôle de Avery, une fille début vingtaine qui a besoin de mettre la lettre « A » au bout de son collier pour se rappeler son nom. Elle décide un bon matin de faire le seul bon choix de tout le film, c’est-à-dire de quitter sa banlieue hyper stéréotypée, où les températures hivernales sont toujours au-dessus de la moyenne, pour aller étudier ailleurs. Ce départ met en beau fusil Logan, son petit chum souffrant de trouble de la personnalité dépendante, qui décide candidement de boire deux bières pour pouvoir blâmer l’alcool et de la proposer infructueusement en mariage pour l’obliger à rester. Avery crisse Logan là et quitte cette relation toxique. Ce sera le seul moment où nous allons ressentir de l’empathie pour le personnage. 

Fast-forward dix ans. Avery a maintenant trente ans et à toujours de la misère à ouvrir la bouche à cause de ses facelifts. Elle revient en ville avec son nouveau copain Cameron, l’incontournable trou-de-cul de service, qui l’a invité pour Noël dans sa famille weird de bourgeois. Mais hoho, Logan, l’ex déchu d’Avery, a lui aussi été invité au même party car il sort avec la sœur vapide de Cameron. Bref en résumé, le couple initial du début du film se retrouve à la même place au même moment et font semblant de ne pas se connaître, parce dire la vérité n’est pas une bonne option si on veut faire un scénario qui ne se tient pas debout mais qui se veut divertissant. Faque ce sera, vous l’avez maintenant compris, leur tout petit secret.

Le reste du film survient. Lindsay Lohan essaie d’avoir des expressions faciales, essaie d’avoir l’air en amour, essaie d’avoir l’air gelée sur les gummies au cannabis, essaie de trouver bon des biscuits au chocolat, mais échoue tout ça misérablement. Elle déambule dans une maison morne où tout le monde en couple fait de l’adultère ou plutôt de l’échangisme, puisque tout le monde qui se trompe le fait avec la famille de l’autre couple d’amis invités. Faque Logan la snitch réussit à reconquérir Avery en dénonçant les écarts de conduite de Cameron qui a couché avec une autre fille dix fois plus hot. Et Avery se relance dans les bras de Logan après lui avoir appris comment monter un dossier en PDF. Ahhh… Le grand amour.

Le bon : Ça me rappelle que ça serait le fun d’essayer des gummies au cannabis et aussi que c’est mal d’utiliser un layer de neige qui tombe en alpha chanel quand il fait gros soleil. 

La brute : Ça aurait pu être un bon film. Le scénario est propice à des péripéties cocasses. Mais le film est gâché à cause du choix des acteurs. Il n'y aucune passion, aucune chimie entre Lindsay Lohan et l'autre nobody qui jouent les amoureux dans le film. Leur relation est tellement vide que les producteurs du film sont obligés de nous expliquer leur amour à l’aide de deux dessins animés avec narration, un en intro pour expliquer leur origin story et l’autre pour illustrer leur mariage à la fin. Des cartoons ben inofensifs dessinés tous les deux avec un stylo à billes coincé entre deux orteils de mon pied gauche.

Le truand : Lindsay Lohan est maganée par les mauvais choix de vie. Célébrité trop jeune, drogue, alcool etc. Elle a l’air d’au moins une coup’ d’années au-dessus de son âge réel. Un million de chirurgies plastiques ne pourront pas lui enlever ça de la face. Arrêtez ne lui faire jouer des belles filles dans la vingtaines et commencez plutôt à lui faire jouer des rôles de composition difficiles et intéressants de mères monoparentales dans la quarantaine, alcooliques ou battues, issues d’un quartier ouvrier. Son visage est déjà amplement et gratuitement boursouflé. Moi je ferais un film avec elle dans lequel elle joue une ex-danseuse du Lady Mary Ann, devenue trop vieille et maintenant forcée de travailler au Québec Broue comme serveuse. Pis là, elle essaie de se sortir d’une relation qui ne mène à rien avec un ex Rock Machine en se sauvant dans son village natal de Causapscal où elle se lie d’affection avec un pêcheur de saumon à la retraite qui lui apprend à reconnecter avec la nature et reprendre goût à la vie. Donnez-moi un « Iris » tout de suite.


 Le sapin a des boules / National Lampoon’s Christmas Vacation (1983)

Salut Chevy Chase! J’ai une petite confidence à te faire. Quand j’étais enfant dans les années 80’, je n’aimais pas beaucoup tes films. Je te trouvais poche. Je ne savais pas encore qu’un jour j’allais réaliser moi-même des films et déjà je t’avais catalogué en tant que mauvais acteur. Martin Short et toi, vous me faisiez pas vraiment capoter. Dans votre gang, je préférais de loin, John Candy et Steve Martin. Après de longues années, dans lesquelles tu as disparu de ma vision périphérique, je t’ai redécouvert dans la série « Community » dans laquelle ton rôle de Pierce Hawthorne m’a réconcilié avec ton jeu d’acteur limité. C’est avec une petite dose de curiosité que je me suis donc assis devant la télé avec la petite famille de ma blonde pour regarder « Le sapin a les boules » que je n’avais jamais vu à cause que ta face était sur la pochette VHS du film quand j’allais au club vidéo. 

 

L’histoire : Chevy est un bon père de famille qui surjoue beaucoup en faisant des gros yeux et qui décide de donner à toute sa famille étendue, un Noël grandiose. Des beaux-parents méprisants jusqu’au beau-frère looser mais sympathique, tous arrivent bruyamment chez Chevy et investissent sa maison de banlieue. Chevy passe la moitié du film à essayer d’allumer des lumières de Noël sur le toit de sa maison. Il y a même une petite morale économique alors que pendant tout ce temps, il attend en vain son bonus de fin d’année à son travail qui va lui permettre de se construire une piscine dans la cour et ainsi enfin pouvoir accomplir son rêve américain. Je n’en dis pas plus, parce qu’il n’y a pas plus à dire.

 

Le bon : Bien que ça ne soit pas un grand film, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une petite émotion, ou plutôt une sorte de petite nostalgie. C’est un film d’une époque où il y avait une tonne de petites comédies inoffensives tournées en pelloche pas toujours clean et avec des gags slapsticks. Des films divertissants pendant que les américains se sortaient tranquillement de la grande dépression post-Vietnam. Des films économiquement viables et naïfs où toutes les idées étaient bonnes et non définies par des comités et des focus groups voulant maximiser les profits en voulant artificiellement inclure tout le monde et rendre absolument tout moralement acceptable et stérile. 

 

La brute : Comme dans mes souvenirs, Chevy Chase n’est pas un super acteur. Mais la force de Chevy c’est qu’il a toujours su s’entourer d’acteurs meilleurs que lui. Dans ce cas-ci, il s’agit de Randy Quaid qui apporte le talent comédique au film et qui le fait avec un plaisir contagieux.

 

Le truand : Pendant qu’Hollywood gavait le public américain de ce genre de comédies bouffonnes et de films d’action pompeux et patriotiques, l’administration Reagan en profitait pour voler la classe ouvrière et élargir subrepticement le fossé entre les riches et les pauvres au profit des banquiers et des corporations. Diviser l’Amérique pour mieux régner. Pour finalement, paver la voie à l’avènement de bandits comme Trump aujourd’hui… 


 Les joyeux gentlemen/ The merry gentlemen (2024)

Comme je travaille tout le temps ces temps-ci et que je ne prends pas soin de ma blonde, je l’ai laissé me convaincre de regarder avec elle cette comédie romantique de Noël mettant en vedette une actrice pas super bonne et des Chippendales en chest rasé. Pour mieux me faire avaler cette pilule insipide, ma blonde et ses fantaisies me laissèrent donc parler à voix haute pendant le film et émettre beaucoup de soupirs de d’exaspération.

 

L’histoire : Après s’être fait crisser à la porte de sa troupe de Broadway, Ashley, une danseuse pas tout à fait flexible de french cancan, retourne évidemment dans son patelin de jeunesse à la campagne pour le temps des fêtes. Elle y découvre que malheureusement le bar à spectacles de ses parents est en train de faire faillite. C’est à l’entrée de l’établissement qu’Ashley a maille à partir avec un trottoir non-adhésif et glisse circonstanciellement dans les bras de Luke, joué par un Chad Kekchose Murray en tentative de renouvellement de carrière. Luke est le charpentier local et aussi le digne propriétaire d’une coupe de cheveux qui ne peut être définie que comme un savant mélange entre une perruque de crinière de lion d’halloween et de ce qu’un modeleur 3D a qui on a limité le nombre de polygones pourrait sculpter sur la tête d’un personnage secondaire de jeu vidéo.

 

Pleine d’une seule bonne idée, Ashley décide de monter un spectacle sexy de gogo boys pour amasser les fonds susceptibles de sauver le bar de ses parents. En trente secondes, Ashley convainc Luke, qui prétend ne pas savoir danser, de se déshabiller sur scène et de se trémousser à moitié à poil devant une dix-huitaine de clientes pas achalées. Il est vite rejoint par le barman toujours béat, le cuisinier lambda du casse-croûte local, le chauffeur de taxi surexcité et le sexagénaire encore en forme du coin pour former des chorégraphies pseudo-cochonnes peu inspirées et très clichées qui font néanmoins mouiller les tites madames bucoliques.   

 

C’est donc sans difficultés ni péripéties qu’Ashley va amasser, à coup de spectacles à guichet fermé, les fonds nécessaires pour sauver son bar. Et de plus, SURPRISE! Luke qui dit quarante fois dans le film qu’il n’aime pas les filles de la ville, va tomber éperdument amoureux d’Ashley et va même se cacher caricaturalement derrière le comptoir du bar pour entendre cette dernière confesser son amour réciproque pour lui devant ses parents. Et pour finir, même si Luke a dû pratiquer tous les jours une danse sexy différente pour les soirs de spectacles, ça ne lui a pas empêché de travailler un gros tronc d’arbre pour confectionner une longue table artisanale sur laquelle toute la famille d’Ashley, mais pas la sienne, va festoyer le soir du réveillon. Fin.

 

Le bon : La traduction française est horriblement savoureusement. Jamais des mots en anglais n’auront été aussi délectablement mal prononcés. Les Français qui sont pourtant à quinze minutes de l’Angleterre réussissent à mettre la lettre « Z » quelque part dans le mot « Rhythm » alors que visiblement ça s’écrit pas comme ça.

 

La brute : Maudit que c’est pas super bon. Tsé… Ça se veut un « The Full Monty » des pauvres, version rack de DVD de Pharmacie Jean Coutu. Aussi, portez une attention particulière aux baisers entre Ashley et Luke. C’est ben beau le règlement du « pas de langues » mais y’a tout de même une petite dose de weirdness dans l’exécution, me semble.

 

Le truand : Après avoir regardé pendant une heure et demie une gang de dudes flexibles se dandiner avec leurs pectoraux d’acier et leurs barres de Caramilk en guise d’abdos, c’est sûr que ma blonde me regardait de travers, moi et mon début de bedaine de bière. Soyez prévenus.




 Mon bel homme de neige / Hot Frosty (2024)

Encore une fois forcé de regarder un film de Noël avec ma blonde en mangeant des chips poivron et crème champêtre, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’à chaque croustille que je m’enfilais dans le trou béant qu’est ma bouche, que je m’éloignais de l’obtention du six-pack exposé de façon aussi proéminente par le bonhomme de neige dans le film. Tel est mon triste destin puisque jamais je n’aurai l’intention de trahir la relation symbiotique que je possède avec Miss Vickie’s.

 

L’histoire : Kathy, une veuve blasée par son propre rôle, décide un bon soir d’hiver d’Ontario du Sud peu glacial, d’enfiler un foulard magique autour du cou d’un bonhomme de neige. Mais pas un bonhomme de neige avec trois boules de neige de différentes grosseurs superposées et avec une carotte en guise de nez. Non… Plutôt un bonhomme de neige sculpté apparemment par un Michelangelo des pauvres qui tripe sur les hommes nus. On va appeler le bonhomme de neige « Frosty » comme dans le titre parce que je suis déjà tanné d’écrire bonhomme de neige à chaque fois. Donc, Frosty prend vie à cause du foulard et devient un homme avec zéro masse graisseuse et avec les connaissances d’un bébé naissant.  

 

Kathy prend donc en charge l’homme-enfant et l’enferme chez elle parce que Frosty est recherché par le shérif du village pour s’être montré les couilles rasées à une tite vieille dans la rue. Puisqu’un bonhomme de neige est habitué au frette, j’imagine que ses gosses n’avaient pas rétrécies. Mais, Kathy doit aller travailler le jour et laisse Frosty chez elle sans supervision et sans lui avoir mis une couche. Comme c’est un bébé naissant, il ne saura pas quoi faire de sa première envie de chier et risquera de s’échapper dans le divan. Mais ça, l’histoire ne le dit pas.  

 

Parce qu’un homme à tout faire est un fantasme féminin I guess, Frosty regarde des tutoriels sur Youtube et se met à l’aide de ses compétences nouvellement acquises, à réparer tous les vices cachés dans la charpente et la tuyauterie de la maison de Kathy. Et là… Euh… Fuck off. Je me suis endormi. Ma blonde m’a dit que blahblahblah, Kathy tombe en amour avec Frosty. Hein quoi??? No way! 

 

Le bon : La réalisation est quelque peu supérieure à la moyenne des films de Noël de ce genre. Il y a une certaine recherche au niveau de la direction artistique, notamment les cadres sur les murs de la maison de Kathy. Le shérif est interprété par Craig Robinson qui a au moins l’air de s’amuser dans son rôle.

 

La brute : La couleur du fond de teint qu’ils ont mis dans la face de l’acteur qui joue le bonhomme de neige ne match pas avec la couleur de la peau de son torse. Et l’actrice Lauren Holly, qui était une sacrée babe dans le film Dragon : L’histoire de Bruce Lee a pris un sale coup de vieux.

 

Le truand : Lacy Chabert, celle qui interprète Kathy, pourrait facilement jouer dans le film biographique de Lauren Bobert, la congresswoman républicaine anti-LGBTQ du Colorado qui aime vaper et tripoter les partie génitales de son amant pendant une représentation du Musical de Beetlejuice à Denver. Fun fact! 

jeudi 12 décembre 2024

 


Every Christmas has a story (2016)
Mon appartement est petit. L’avantage c’est que ça me permet de garder un oeil sur la télévision et l’autre sur ma sauce à spag en devenir. Faque c’est en coupant des légumes et en brassant régulièrement pour que ma sauce ne pogne pas le fond de la casserole que je me suis tapé ce nanar, gracieuseté encore du deal que Netflix a avec Hallmark.
L’histoire : Après être devenue une paria sur les réseaux sociaux pour avoir osé dire en direct à la télévision qu’elle n’aimait pas Noël, une journaliste se fait exiler dans une petite ville du Dakota du Nord pour réhabiliter son image. Kate, qui a davantage l’air de toutes les courtières en immobilier qu’on voit sur des pancartes de RE/MAX à Neuchâtel, est accompagnée de Jack, qui lui a plutôt l’air de tous les procureurs de la couronne crosseurs que l’on voit dans les séries qui se passent dans un cabinet d’avocats. Donc, l’équipe de Los Angeles se fait envoyer à Hollyvale, un genre de Murdochville où tout le monde tripe ben raide sur les décos de Noël pour y faire une série de reportages dans le but que Kate retrouve l’esprit des fêtes.
Mais tout n’est pas rose à Hollyvale… Ou plutôt tout n’est pas rouge et vert à Hollyvale. Kate et son collègue, qui est aussi son ex-amoureux (bien sûr), découvre qu’il y a un terrible secret dans la petite ville où tout le monde fait semblant d’être super joviaux. À force d’interviewer des petits monsieurs grassouillets portant des nœuds papillons qui se perdent dans leurs double mentons, Kate découvre que depuis quelques années, le supposément magnifique sapin de Noël géant au centre de la ville a disparu, ce qui rend le monde ben malheureux.
Vous aurez donc deviné que Kate, journaliste fouineuse et gossante, va faire tout en son pouvoir pour retrouver ledit sapin, ou plutôt trouver le responsable de sa disparition. C’est après une panne de voiture tout à fait irréaliste que Kate et Jack, qui ont abandonné illogiquement leur caméraman au village pour l’occasion, trouvent au fin fond d’une route perdue, la maison d’un riche bonhomme qui est en fait le fournisseur officiel de sapins de Noël. Ils apprennent que le monsieur, en proie à la tristesse, a arrêté de fournir le super sapin au village quand sa femme a eu un accident mortel quelques années auparavant. Ça va vite après ça. Kate convainc le monsieur d’envoyer un sapin à Hollyvale (parce que personne d’autre n’était capable d’aller dans une forêt pour en couper un). Elle retombe en amour avec son ex. Pis sa boss, qui ressemble abstraitement à Kamala Harris, arrête de lui chier dessus pour avoir blasté Noël en ondes.
Le bon: Première fois dans un film de Noël, que l’on voit une scène dans laquelle l’héroïne enlève ses bottes dans l’entrée en rentrant dans une maison. Et aussi… Puisque que le film est au sujet d’une journaliste d’une grande ville qui doit retrouver son cœur d’enfant dans un petit patelin bucolique, ça me rappelle que je suis dû pour mon visionnement annuel du « Jour de la marmotte » avec Bill Murray. Un film immensément supérieur à celui-ci.
La brute: L’action est supposée se passer au Dakota du Nord avec des températures sous zéro. Encore une fois, un film avec de la fausse neige éparpillée n’importe comment dans la rue. Pas de tuque sur la tête pis pas de buée quand le monde parle, surtout quand ils sont justement à se plaindre qu’ils sont en train de mourir de froid. Pis en bonus, du monde qui se perdent en voiture alors que sur leur GPS, il n’y a qu’une seule route. T’as juste à faire un u-turn et retourner en ville, maudit têteux!
Le truand: En tant que réalisateur, il y a toujours des petites choses, des petits détails qui me gossent quand je regarde un film. C’est vraiment pas tant important que ça mais l’acteur qui joue le caméraman doit mesurer bien au-delà de six pieds. C’est un géant. L’actrice qui joue la journaliste est par contre dans le coin de cinq pieds. Il ont au moins un bon quinze pouces de différence quand on les voit côte à côte. Le caméraman géant ne se penche jamais pour filmer et donc mathématiquement il y aurait toujours un gros angle avec la caméra tiltée vers le bas lorsqu’il pointe la dame plus petite. Logiquement, la vision de la caméra sur l’actrice serait toujours en plongée mais la journaliste est toujours ben à l’horizontal dans l’image quand elle fait son reportage.


 

I’ll be home for Christmas (2016)
Vingt-cinq ans auparavant, jouer le rôle de la fille la plus plate et la moins dégourdie sexuellement du film American Pie n’a malheureusement pas été un tremplin fulgurant pour la carrière de l’actrice Mena Suvari. Pour l’encourager, j’ai donc décidé de me taper ce petit film de Noël, dans lequel elle est devenue une véritable madame, pour voir si elle possède les mêmes yeux tristes de toutes celles qui n’ont pas vu leurs carrières fleurir avec le temps mais plutôt tomber dans les oubliettes de la pop culture.
L’histoire : Mena joue le rôle de Jackie, une avocate et mère monoparentale de Gracie, une fillette de dix ans dont la voix en français a été doublée par quelqu’une d’au moins le double de son âge et qui ne se soucie jamais de faire fiter les dialogues avec le mouvement des lèvres. Jackie a une vie bien rangée avec son chum qui est un riche banquier contrôlant qui l’embrasse seulement sur les joues et qui commande pour elle au restaurant. Après douze secondes, on sait déjà que le dude va se faire domper pendant le film. Surtout que Jackie a un soudain coup de foudre pour Mike, un enquêteur de police baveux qui tente de la courtiser après l’avoir traité de folle et voler sa place de stationnement devant le palais de justice. Bad boy’s rules!
Survient alors Jack, le père absent de Jackie (Oui oui, Jack et sa fille Jackie… De la grosse imagination de la part de la scénariste du film) qui revient en ville pour les funérailles d’un ancien collègue. Jack est un ex-flic et aussi le réalisateur du film qui s’est donné lui-même le rôle d’un criss de bon Jack. Full méta. Donc, Jack est un homme de son époque, veuf, jamais à la maison à cause de son travail et mauvais pour exprimer ses sentiments sauf quand il parle à voix haute à son chien adoptif assis dans les marches d’une taverne. La chemise déboutonnée en hiver et opiniâtre professionnel, l’homme tente maintenant de reconnecter avec sa fille et devenir un bon grand-père pour Gracie.
Et là, se succèdent un paquet de péripéties propres à un film de Noël. Avec l’aide de son grand-père, Gracie décore à outrance la maison familiale en mangeant des biscuits en cachette. Jack adopte un vieux chien de police à la retraite comme lui et capture un pickpocket qui sévit au marché de Noël. Jackie découvre que la famille de son petit copain sont des banquiers crosseurs voulant faire fermer l’ancienne caserne de pompiers devenue soupe populaire pour les sans-abris. Cette dernière finit par switcher de chum et tomber en amour avec Mike l’enquêteur, qui est en fait un maudit bon gars qui aide à faire la vaisselle sans qu’on lui demande mais qui lance des frisbees tout croche. Et pendant tout ce temps, la meilleure amie de Jackie, dont on a oublié le nom mais qui est quand même la plus cute du film, fait de la parapsychologie à deux cennes à plusieurs moments en buvant des lattés pour emporter. Père et fille finissent par faire la paix avec le passé, à la grande joie d’une fillette qui dort toujours avec ses boucles d’oreille.
Le bon : Ce n’est pas le pire film de Noël que j’ai vu. Ce n’est pas un chef-d’œuvre non plus. Mais au moins il y a des moments sympathiques et tous les codes du genre sont respectés. Et j’imagine que lorsqu’on est une fille qui n’a pas connu son père ou si on est un vieux grincheux au bon cœur qui a fait passer le travail avant la famille toute sa vie, il y a moyen de ressentir de l’empathie pour les personnages. À voir avec de jeunes enfants. Y’a un chien tannant dans le film pour alléger le tout. Anecdote : James Brolin, l’acteur qui joue Jack et qui est aussi le réalisateur, est le père de Josh Brolin. Il y a effectivement un air de famille.
La brute : C’est un film tourné pour la télévision. Il n’y a pas grande recherche ni trouvailles au niveau visuel. La doublure en français est atroce et n’apporte aucun charme. À regarder en anglais.
Le truand : Il y a une scène transcendante dans laquelle Mike l’enquêteur séduit Jackie l’avocate en lui montrant comment clouer un clou avec un marteau. On ne sait pas si c’est juste le cas d’une scénariste qui ne s’est pas beaucoup forcée ou si pour elle, cela constitue véritablement un moment romantique…


Christmas in Rome / Noël à Rome (2019)

Voici maintenant le temps de commencer la saison des fêtes 2024 en combinant ma passion pour les films de Noël et pour les voyages. J’ai donc choisi de m’effoirer candidement dans le divan devant cette carte postale de Rome bourrée de clichés, gracieuseté de Hallmark, les kings des comédies romantiques cuculs mais néanmoins assumées.

L’histoire : Oliver, un riche quidam qui ne sait pas comment taper de façon réaliste sur un clavier de laptop, se fait envoyer à Rome par sa société de placement pour acquérir une compagnie qui fait des boules de Noël artisanales. Le bellâtre, qui surjoue maladroitement son désarroi tout au long du film, arrive donc à Rome et se perd immédiatement dans les rues parce que ça d’l’air que les chauffeurs de taxi italiens qui nous ramassent à l’aéroport, ne prennent même pas la peine de nous déposer à notre hôtel et nous drop n’importe où. En très peu de temps le film nous fait donc comprendre qu’Oliver trouve ça normal de travailler la veille de Noël, qu’il ne sait pas comment utiliser Google Map et qu’il n’est pas fichu de trouver un indigène romain capable de parler en anglais pour lui donner des directions.

Oh, mais! Providence pas arrangée avec le gars des vues pantoute! En sillonnant les rues de Rome à la recherche d’une quelconque aide et en ne regardant pas où il marche, Oliver fonce carrément dans une jolie fille qui s’adonne fortuitement à être justement une guide touristique américaine nommée Angela. Mais attention, cette dernière n’est pas une guide touristique habituelle. Elle ne tripe pas vraiment sur les attraits historiques de Rome comme le Colisée et le Panthéon. Ce qu’elle désire vraiment, c’est de nous sortir du trajet habituel de Trip Advisor et de nous faire « vivre » Rome dans toute sa passion et ses riches traditions obscures de Noël. C’est ben niché son affaire. Comme le hasard fait encore mieux les choses, Angela vient tout juste de se faire crisser à la porte de son agence pour avoir fait manger une pâtisserie à une cliente souffrante d’une allergie au gluten. C’est donc avec plaisir qu’elle accepte l’offre lucrative d’Oliver de lui servir de guide personnelle et ira même jusqu’à participer à ses réunions d’affaires. Mais surtout, elle lui fera comprendre que les Italiens font de la business de façon différente et qu’ils suivent supposément des coutumes ancestrales comme de faire des gâteaux aux fruits, de conduire dangereusement une Vespa dans les rues pendant deux plans de trois secondes et de pitcher des cennes dans la fontaine de Trévi. Et tout ça avant même de penser signer des contrats. Oliver qui est habitué à des négociations plus rapides à l’américaine, doit apprendre à se déconstiper et tombera non seulement sous le charme de la ville mais aussi sous celui d’Angela qui a su si bien l’aider à déposséder un vieil homme de sa shop familiale. Faque c’est ça… La dernière demi-heure du film est là pour nous expliquer que c’est pas facile les amours à distance pis que les coups de foudre arrivent toujours quand quelqu’un nous rentre dedans dans la rue après avoir théâtralement tenté de pogner du WIFI avec son cellulaire.

Le bon : Rome, ça d’l’air chouette. La directrice artistique de Noël a fait sa job. Il y a une présence de sapins de Noël dans 88.3% des shots du film.

La brute : Aucune chimie entre les deux amoureux du film. Encore une fois le cliché style roman harlequin, avec une pauvre fille passionnée, beurrée avec un pouce de make-up, qui finit par se pogner un riche mannequin de catalogue Sears avec zéro rizz. Le film est aussi shooté comme un téléroman avec des fondus au noir entre des scènes. Ça devait être là qu’il y avait des annonces quand ça passait à la TV.

Le truand : Le vieil Italien qui possède l’atelier de boules de Noël est joué par Franco Nero, l’acteur original de Django de 1966. Mais le dangereux et icônique pistolero n’est aujourd’hui qu’une épave de lui-même, les yeux cernés d’une teinte maladive de rouge et empreints d’une tristesse latente provenant de la réalisation que sa carrière en est rendu là, dans les bas-fonds d’un film Hallmark.