mercredi 18 décembre 2024
Le sapin a des boules / National Lampoon’s Christmas Vacation (1983)
Salut Chevy Chase! J’ai une petite confidence à te faire. Quand j’étais enfant dans les années 80’, je n’aimais pas beaucoup tes films. Je te trouvais poche. Je ne savais pas encore qu’un jour j’allais réaliser moi-même des films et déjà je t’avais catalogué en tant que mauvais acteur. Martin Short et toi, vous me faisiez pas vraiment capoter. Dans votre gang, je préférais de loin, John Candy et Steve Martin. Après de longues années, dans lesquelles tu as disparu de ma vision périphérique, je t’ai redécouvert dans la série « Community » dans laquelle ton rôle de Pierce Hawthorne m’a réconcilié avec ton jeu d’acteur limité. C’est avec une petite dose de curiosité que je me suis donc assis devant la télé avec la petite famille de ma blonde pour regarder « Le sapin a les boules » que je n’avais jamais vu à cause que ta face était sur la pochette VHS du film quand j’allais au club vidéo.
L’histoire : Chevy est un bon père de famille qui surjoue beaucoup en faisant des gros yeux et qui décide de donner à toute sa famille étendue, un Noël grandiose. Des beaux-parents méprisants jusqu’au beau-frère looser mais sympathique, tous arrivent bruyamment chez Chevy et investissent sa maison de banlieue. Chevy passe la moitié du film à essayer d’allumer des lumières de Noël sur le toit de sa maison. Il y a même une petite morale économique alors que pendant tout ce temps, il attend en vain son bonus de fin d’année à son travail qui va lui permettre de se construire une piscine dans la cour et ainsi enfin pouvoir accomplir son rêve américain. Je n’en dis pas plus, parce qu’il n’y a pas plus à dire.
Le bon : Bien que ça ne soit pas un grand film, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une petite émotion, ou plutôt une sorte de petite nostalgie. C’est un film d’une époque où il y avait une tonne de petites comédies inoffensives tournées en pelloche pas toujours clean et avec des gags slapsticks. Des films divertissants pendant que les américains se sortaient tranquillement de la grande dépression post-Vietnam. Des films économiquement viables et naïfs où toutes les idées étaient bonnes et non définies par des comités et des focus groups voulant maximiser les profits en voulant artificiellement inclure tout le monde et rendre absolument tout moralement acceptable et stérile.
La brute : Comme dans mes souvenirs, Chevy Chase n’est pas un super acteur. Mais la force de Chevy c’est qu’il a toujours su s’entourer d’acteurs meilleurs que lui. Dans ce cas-ci, il s’agit de Randy Quaid qui apporte le talent comédique au film et qui le fait avec un plaisir contagieux.
Le truand : Pendant qu’Hollywood gavait le public américain de ce genre de comédies bouffonnes et de films d’action pompeux et patriotiques, l’administration Reagan en profitait pour voler la classe ouvrière et élargir subrepticement le fossé entre les riches et les pauvres au profit des banquiers et des corporations. Diviser l’Amérique pour mieux régner. Pour finalement, paver la voie à l’avènement de bandits comme Trump aujourd’hui…
Les joyeux gentlemen/ The merry gentlemen (2024)
Comme je travaille tout le temps ces temps-ci et que je ne prends pas soin de ma blonde, je l’ai laissé me convaincre de regarder avec elle cette comédie romantique de Noël mettant en vedette une actrice pas super bonne et des Chippendales en chest rasé. Pour mieux me faire avaler cette pilule insipide, ma blonde et ses fantaisies me laissèrent donc parler à voix haute pendant le film et émettre beaucoup de soupirs de d’exaspération.
L’histoire : Après s’être fait crisser à la porte de sa troupe de Broadway, Ashley, une danseuse pas tout à fait flexible de french cancan, retourne évidemment dans son patelin de jeunesse à la campagne pour le temps des fêtes. Elle y découvre que malheureusement le bar à spectacles de ses parents est en train de faire faillite. C’est à l’entrée de l’établissement qu’Ashley a maille à partir avec un trottoir non-adhésif et glisse circonstanciellement dans les bras de Luke, joué par un Chad Kekchose Murray en tentative de renouvellement de carrière. Luke est le charpentier local et aussi le digne propriétaire d’une coupe de cheveux qui ne peut être définie que comme un savant mélange entre une perruque de crinière de lion d’halloween et de ce qu’un modeleur 3D a qui on a limité le nombre de polygones pourrait sculpter sur la tête d’un personnage secondaire de jeu vidéo.
Pleine d’une seule bonne idée, Ashley décide de monter un spectacle sexy de gogo boys pour amasser les fonds susceptibles de sauver le bar de ses parents. En trente secondes, Ashley convainc Luke, qui prétend ne pas savoir danser, de se déshabiller sur scène et de se trémousser à moitié à poil devant une dix-huitaine de clientes pas achalées. Il est vite rejoint par le barman toujours béat, le cuisinier lambda du casse-croûte local, le chauffeur de taxi surexcité et le sexagénaire encore en forme du coin pour former des chorégraphies pseudo-cochonnes peu inspirées et très clichées qui font néanmoins mouiller les tites madames bucoliques.
C’est donc sans difficultés ni péripéties qu’Ashley va amasser, à coup de spectacles à guichet fermé, les fonds nécessaires pour sauver son bar. Et de plus, SURPRISE! Luke qui dit quarante fois dans le film qu’il n’aime pas les filles de la ville, va tomber éperdument amoureux d’Ashley et va même se cacher caricaturalement derrière le comptoir du bar pour entendre cette dernière confesser son amour réciproque pour lui devant ses parents. Et pour finir, même si Luke a dû pratiquer tous les jours une danse sexy différente pour les soirs de spectacles, ça ne lui a pas empêché de travailler un gros tronc d’arbre pour confectionner une longue table artisanale sur laquelle toute la famille d’Ashley, mais pas la sienne, va festoyer le soir du réveillon. Fin.
Le bon : La traduction française est horriblement savoureusement. Jamais des mots en anglais n’auront été aussi délectablement mal prononcés. Les Français qui sont pourtant à quinze minutes de l’Angleterre réussissent à mettre la lettre « Z » quelque part dans le mot « Rhythm » alors que visiblement ça s’écrit pas comme ça.
La brute : Maudit que c’est pas super bon. Tsé… Ça se veut un « The Full Monty » des pauvres, version rack de DVD de Pharmacie Jean Coutu. Aussi, portez une attention particulière aux baisers entre Ashley et Luke. C’est ben beau le règlement du « pas de langues » mais y’a tout de même une petite dose de weirdness dans l’exécution, me semble.
Le truand : Après avoir regardé pendant une heure et demie une gang de dudes flexibles se dandiner avec leurs pectoraux d’acier et leurs barres de Caramilk en guise d’abdos, c’est sûr que ma blonde me regardait de travers, moi et mon début de bedaine de bière. Soyez prévenus.
Mon bel homme de neige / Hot Frosty (2024)
Encore une fois forcé de regarder un film de Noël avec ma blonde en mangeant des chips poivron et crème champêtre, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’à chaque croustille que je m’enfilais dans le trou béant qu’est ma bouche, que je m’éloignais de l’obtention du six-pack exposé de façon aussi proéminente par le bonhomme de neige dans le film. Tel est mon triste destin puisque jamais je n’aurai l’intention de trahir la relation symbiotique que je possède avec Miss Vickie’s.
L’histoire : Kathy, une veuve blasée par son propre rôle, décide un bon soir d’hiver d’Ontario du Sud peu glacial, d’enfiler un foulard magique autour du cou d’un bonhomme de neige. Mais pas un bonhomme de neige avec trois boules de neige de différentes grosseurs superposées et avec une carotte en guise de nez. Non… Plutôt un bonhomme de neige sculpté apparemment par un Michelangelo des pauvres qui tripe sur les hommes nus. On va appeler le bonhomme de neige « Frosty » comme dans le titre parce que je suis déjà tanné d’écrire bonhomme de neige à chaque fois. Donc, Frosty prend vie à cause du foulard et devient un homme avec zéro masse graisseuse et avec les connaissances d’un bébé naissant.
Kathy prend donc en charge l’homme-enfant et l’enferme chez elle parce que Frosty est recherché par le shérif du village pour s’être montré les couilles rasées à une tite vieille dans la rue. Puisqu’un bonhomme de neige est habitué au frette, j’imagine que ses gosses n’avaient pas rétrécies. Mais, Kathy doit aller travailler le jour et laisse Frosty chez elle sans supervision et sans lui avoir mis une couche. Comme c’est un bébé naissant, il ne saura pas quoi faire de sa première envie de chier et risquera de s’échapper dans le divan. Mais ça, l’histoire ne le dit pas.
Parce qu’un homme à tout faire est un fantasme féminin I guess, Frosty regarde des tutoriels sur Youtube et se met à l’aide de ses compétences nouvellement acquises, à réparer tous les vices cachés dans la charpente et la tuyauterie de la maison de Kathy. Et là… Euh… Fuck off. Je me suis endormi. Ma blonde m’a dit que blahblahblah, Kathy tombe en amour avec Frosty. Hein quoi??? No way!
Le bon : La réalisation est quelque peu supérieure à la moyenne des films de Noël de ce genre. Il y a une certaine recherche au niveau de la direction artistique, notamment les cadres sur les murs de la maison de Kathy. Le shérif est interprété par Craig Robinson qui a au moins l’air de s’amuser dans son rôle.
La brute : La couleur du fond de teint qu’ils ont mis dans la face de l’acteur qui joue le bonhomme de neige ne match pas avec la couleur de la peau de son torse. Et l’actrice Lauren Holly, qui était une sacrée babe dans le film Dragon : L’histoire de Bruce Lee a pris un sale coup de vieux.
Le truand : Lacy Chabert, celle qui interprète Kathy, pourrait facilement jouer dans le film biographique de Lauren Bobert, la congresswoman républicaine anti-LGBTQ du Colorado qui aime vaper et tripoter les partie génitales de son amant pendant une représentation du Musical de Beetlejuice à Denver. Fun fact!
jeudi 12 décembre 2024
Christmas in Rome / Noël à Rome (2019)
Oh, mais! Providence pas arrangée avec le gars des vues pantoute! En sillonnant les rues de Rome à la recherche d’une quelconque aide et en ne regardant pas où il marche, Oliver fonce carrément dans une jolie fille qui s’adonne fortuitement à être justement une guide touristique américaine nommée Angela. Mais attention, cette dernière n’est pas une guide touristique habituelle. Elle ne tripe pas vraiment sur les attraits historiques de Rome comme le Colisée et le Panthéon. Ce qu’elle désire vraiment, c’est de nous sortir du trajet habituel de Trip Advisor et de nous faire « vivre » Rome dans toute sa passion et ses riches traditions obscures de Noël. C’est ben niché son affaire. Comme le hasard fait encore mieux les choses, Angela vient tout juste de se faire crisser à la porte de son agence pour avoir fait manger une pâtisserie à une cliente souffrante d’une allergie au gluten. C’est donc avec plaisir qu’elle accepte l’offre lucrative d’Oliver de lui servir de guide personnelle et ira même jusqu’à participer à ses réunions d’affaires. Mais surtout, elle lui fera comprendre que les Italiens font de la business de façon différente et qu’ils suivent supposément des coutumes ancestrales comme de faire des gâteaux aux fruits, de conduire dangereusement une Vespa dans les rues pendant deux plans de trois secondes et de pitcher des cennes dans la fontaine de Trévi. Et tout ça avant même de penser signer des contrats. Oliver qui est habitué à des négociations plus rapides à l’américaine, doit apprendre à se déconstiper et tombera non seulement sous le charme de la ville mais aussi sous celui d’Angela qui a su si bien l’aider à déposséder un vieil homme de sa shop familiale. Faque c’est ça… La dernière demi-heure du film est là pour nous expliquer que c’est pas facile les amours à distance pis que les coups de foudre arrivent toujours quand quelqu’un nous rentre dedans dans la rue après avoir théâtralement tenté de pogner du WIFI avec son cellulaire.





